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Jackie Lemée : « Mes folles années »

Dans quelques petits mois, il pourrait faire valoir ses droits à la retraite mais il a encore le punch comme il l’avait lorsqu’il est arrivé sur les bords de la Moselle où son caractère de « titi » parisien a parfois fait des vaguelettes.
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« J’ai commencé le football gamin
à Chartres puis j’ai joué à Orléans où
j’habite toujours aujourd’hui. J’ai ensuite opté pour
le Stade Français qui a connu des difficultés et qui était
menacé de disparition. Durant cette période, j’ai joué
un match avec l’Equipe de France B contre le Torino où opérait
Nestor Combin. Dans les buts français, il y avait Georges Carnus avec
lequel le président Molinari a discuté quelques instants. C’est
comme cela que je suis venu à Metz alors que j’avais quelques contacts
ailleurs. Je me souviens qu’André Watrin était venu me chercher
à Fontainebleau et qu’il m’a considéré, durant
mon séjour, un peu comme son fils comme Guy Formici du reste. »


Près de quarante plus tard, le temps passe si vite, Jackie se souvient
de ces « superbes années » mais en fait les choses
ne furent pas toujours aussi simple. Aujourd’hui président de l’association
FC Metz, Jean-Paul Scheid se souvient que « Jackie eut surtout du
mal à faire admettre sa coupe de cheveux au président. »
L’intéressé reconnaît que « titi parisien,
je ne vivais pas forcément comme les autres et que par exemple j’aimais
bien sortir. En fait je ne dormais pas aux mêmes heures que le commun
des joueurs ! »

Par contre sur le terrain, Jackie Lemée répondait toujours présent,
aux entraînements comme lors des rencontres. Polyvalent, il pouvait opérer
quasiment à tous les postes et, placé à la pointe de l’attaque,
il marquait ! « Mais je préférais assurément
le poste d’arrière latéral où ma générosité
trouvait à s’exprimer. J’étais jeune et si ma vision
de la vie m’a parfois porté préjudice, je ne trichais jamais.
En tout état de cause, je ne garde que de bons souvenirs du FC Metz même
s’il y eut à un moment donné un petit froid avec le président.
Durant un mois, je me suis retrouvé avec les amateurs. Mais cela n’enlève
rien aux bons moments vécus notamment avec Lawniczak, Duchêne,
Georges Zvunka, Gilbert Le Chenadec, R. Szepaniak, G. Hausser, J. Léonard,
Lassalette, Prigent sans oublier d’avoir une pensée pour Pierre
Flamion, un entraîneur m’ayant beaucoup marqué. »


Mais avec ce caractère fort qui guida ses pas en permanence dans le football,
Jackie Lemée termina par une pirouette : « Pour faire marronner
le président, je suis parti sur coup de tête à Strasbourg
où je ne suis finalement resté que six mois. »


Longtemps après, il en rirait encore…

« J’ai toujours
la même envie »

Prête-nom aujourd’hui à Angers, Jackie Lemée
a toujours le feu sacré. Et si à son âge, beaucoup songe
à profiter de leur temps libre, lui a envie de demeurer dans le football
quelque temps encore. Après Strasbourg, l’ancien Messin opéra
à Angers (« trois années exceptionnelles »)
puis, durant deux saisons à Marseille, avec qui il remporta la Coupe
de France : « C’était le temps de Skoblar, des Brésiliens,
de Beretta également. »
Il évolua ensuite à
Laval avant de revenir à Orléans, redevenu amateur, avec lequel
il accéda à la Division 2. Entraîneur-joueur, il enfila
le maillot jusqu’à l’âge de 40 ans avec au compteur
650 rencontres comme professionnel.

Cette forme, cet enthousiasme l’habitent encore aujourd’hui et,
s’il prépare son dossier de retraite, il n’entend pas pour
autant se retirer sous sa tente : « J’ai le sentiment que dans
le football on peut rester plus longtemps si l’on a la force de caractère
pour. Cela posé, le football a changé et si certains dirigeants
demeurent les mêmes, certains n’y connaissent rien et je ne pourrais
certainement pas travailler avec des gens comme eux. »


Pour le reste, comme l’heure était à regarder dans le rétroviseur,
Jackie s’est encore souvenu de la finale de Coupe de France jouée
avec Orléans contre Monaco (« perdue 3-1 mais ils avaient eu
chaud aux plumes ! »
), de ses sélections en équipes
de France espoirs, militaires et B, de ses dix matches de Coupe d’Europe
(« dont 4 avec Metz contre Naples et Hambourg »).

Tout cela pour cette conclusion que l’on pourrait livrer aux jeunes générations
: « Le football m’a permis de m’épanouir. Je me
suis levé tous les matins heureux de faire d’un loisir mon métier.
Si je devais avoir un seul (petit) regret, ce serait d’être arrivé
trop tôt car en plus du plaisir j’aurais certainement été
plus riche. »


Une boutade finale qui situe parfaitement le « titi » parisien qu’il
était à ses débuts sous le maillot messin !

Jackie
Lemée en bref


Né le 28 juin 1946 à Epernon

A joué à Chartres, Orléans, Stade Français, FC Metz
(janvier 1968 à juin 1970), Strasbourg, Angers, Marseille, Laval, Orléans.

A disputé 650 matches en pros.

Aujourd’hui à Angers.

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